Le CARDH dresse un bilan lourd des dernières manifestations anti-gouvernementales

Written by on October 15, 2019

Publié le 15 oct 2019 | Haiti Press Network: Dans un rapport  publié en de ce début de mois d’octobre, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) fait un bilan partiel des deux journées des vendredi 27 et lundi 30 septembre 2019 de mobilisation populaire contre l’Administration Jovenel Moïse, en raison de la dégradation exponentielle des conditions de vie de la population ; du non-respect de la loi et des principes directeurs de l’État de droit ; de la consolidation de la grande corruption dans laquelle le Président est lui-même impliqué ; de l’implication directe de l’Exécutif dans des massacres ; de la gangstérisation  du pays.

« S’inscrivant dans la poursuite d’une série de manifestations initiée les 6, 7 et 8 juillet 2018 pour contester l’annonce du gouvernement de revoir à la hausse les prix des produits pétroliers ainsi que le gaspillage des deniers publics, ces deux journées sont marquées notamment par une volonté de la Police nationale d’Haïti (PNH) d’empêcher les citoyens de manifester, en faisant usage de la force meurtrière (tonnes de gaz lacrymogène, morts et blessés par balles…) », a souligné la note.

En termes de bilan le CARDH relève que six (6) personnes ont été tuées,  soixante-quatre (64) autres blessées par balles (réelles/en caoutchouc et autres armes), six (6) véhicules de la PNH incendiés ; trois (3) commissariats détruits et deux (2) autres vandalisés sans oublier des entreprises privées pillées puis incendiées.

« Un tel comportement doit interpeller toutes les institutions (publiques, civiles et internationales) ayant une responsabilité dans la dynamique de la construction de l’État de droit en Haïti et les pousser à agir de manière urgente », fait remarquer le CARDH.

En guise de  recommandations le CARDH propose à la Direction et l’Inspection générale de la PNH d’assumer leurs responsabilités respectives afin de rétablir la confiance dans l’institution policière ; à l’Exécutif de revenir sur sa « politique » de violation systématique des droits humains ; à l’opposition, en dehors de son objectif premier de travailler à la prise du pouvoir, de contribuer à la protection des vies et des biens ; à l’internationale, en particulier au CORE GROUP, de ne pas s’abstenir quand il y a violation des droits humains ; à la société civile de contribuer à la résolution de la crise.

Godson LUBRUN


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